Quand ils défoncent ta porte, tu répond comment? – When they knock down your front door, how’re you gonna come?

Texte Anonyme paru sur le http://www.cmaq.net/fr/node/44401, 29 août 2011

Quelques réflexions sur l’escouade GAMMA

Nous avons eu la puce à l’oreille récemment qu’au sein du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), il s’est constitué une nouvelle unité : l’escouade GAMMA (le Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes).

Il nous a semblé important de diffuser publiquement nos réflexions et de faire une critique en partant de notre position, soit en tant qu’anarchistes. Nous ne voulons pas nous faire porte-parole DES anarchistes, nous nous exprimons en tant qu’individus. Nous espérons stimuler des discussions à ce sujet.

A few reflections on GAMMA

Word on the street is, there’s a new police squad in Montreal called GAMMA – short for “Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes” – whose goal is to investigate and repress anarchist and marginal movements. The following is a series of reflections on this development from a few anarchists. Needless to say, it’s not meant to be representative, but is rather our own analysis of this situation, and can hopefully stimulate some discussion amongst our various circles.

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(English follows)

Quand ils défoncent ta porte, tu répond comment ?

Quelques réflexions sur l’escouade GAMMA

Nous avons eu la puce à l’oreille récemment qu’au sein du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), il s’est constitué une nouvelle unité : l’escouade GAMMA (le Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes).

Il nous a semblé important de diffuser publiquement nos réflexions et de faire une critique en partant de notre position, soit en tant qu’anarchistes. Nous ne voulons pas nous faire porte-parole DES anarchistes, nous nous exprimons en tant qu’individus. Nous espérons stimuler des discussions à ce sujet.

Selon nous, l’escouade GAMMA doit être comprise telle une autre adaptation de l’État dans un contexte d’austérité qui s’accentue. Son mandat est certainement de faire en sorte que l’État maintienne son pouvoir de contrôle social en réprimant la révolte.

Pourquoi GAMMA ?

La nouvelle escouade se situe sous la direction de la Section des Enquêtes spécialisées, dont font partie, entre autres, la division du crime organisé. Comme pour les gang de rues, la mafia ou les motards, GAMMA a pour mission de profiler et d’accumuler des informations sur les actions, les intérêts et les manières de vivre des personnes « marginales et anarchistes », donc quiconque qui questionne l’ordre établi. En tentant d’établir de nouveaux réseaux d’accointance, de liens, d’affinités entre individus, l’État montre son intention d’aiguiser la répression, une répression qui n’est évidemment pas nouvelle.

Plusieurs motifs justifient le fait que le SPVM doit aujourd’hui disposer d’une escouade visible spécialisée en la matière. Pourquoi la police doit-elle explicitement viser les anarchistes? En les pointant du doigt avec l’aide des médias de masse, l’État personnifie l’anarchiste sous un visage de dangereux terroriste et appelle la population à jouer les délateurs afin de se protéger de sa soit-disant menace. Nous avons vu ces citoyens-flics agir en Angleterre avant et après les émeutes, s’organiser en milice d’autodéfense citoyenne et téléphoner au numéro sans-frais pour dénoncer les émeutiers. Cela nous donne un exemple cauchemardesque de ce futur possible. En projetant l’anarchiste comme ”Le dangereux”, l’escouade GAMMA veut tracer une ligne claire entre les anarchistes criminels et tout les autres (que l’on présume ne pas vouloir être criminalisés)- un classique; diviser pour conquérir, metre les gens dans des boîtes isoler les uns des autres. Ils croient pouvoir décourager toute autre personne à utiliser ces moyens d’action quand leur viennent des inspirations potentielles de révolte ou à s’identifier avec les rebelles. En réalité, cette ligne n’est absolument pas clair et le désire de combattre l’ordre social est loin d’être unique aux anarchistes.

Notre société, en fait, pour fonctionner, a besoin de dominer les manifestations du vivant. Nous savons aussi qu’il est physiquement impossible pour la police d’être présente à chaque centimètre de notre environnement, partout et en même temps. Ils peuvent essayer de nous contraindre à l’aide d’une multitude de dispositifs tels un nombre infini de caméras de surveillance à tout les coins de rues, leur capacité de mettre les téléphones cellulaires sous écoute et l’accès aux conversations texto, en traçant nos réseaux avec facebook et twitter, les anti-vols aux portes des magasins, les outils biométriques, les rayons-X aux douanes, les détecteurs de chaleur bordant les chemins de fer aux frontières, la collecte des ADNs, les drones survolant les forêts, les prisons où l’on est menacé d’être enfermé si on ne respecte pas la loi ou la discipline qu’on nous inculque dès la maternelle, mais l’élément clé du contrôle social est notre propre introjection de celui-ci ; le flic dans ta tête. C’est le résidu de la peur qu’ils créent. Au final, les flics doivent aussi leur pouvoir de contrôle à leurs fantômes transcendants plutôt qu’à leurs présences réelle.

Enfin, d’un point de vue matériel, GAMMA est probablement un réarrangement organisationel et bureaucratique qui permettra aux policiers d’être plus efficace dans leur cueuillette d’informations. Focussant sur les anarchistes, ils consolident leur base de données pour mieux comprendre les patterns et faire des liens entre des événements distincts.

Nous l’avons souligné plus tôt, la répression est partie intégrale du fonctionnement de l’État; tout État dans son fondement détient le monopole menaçant de la violence organisée avec ses lois, sa police et ses prisons. Il n’est pas surprenant de voir les flics tenter de réprimer une lutte qui a pour honnête intention la négation de l’État et de la domination industrielle.

Quant au profilage politique, il a lui aussi toujours été. Le libéralisme ne cesse de vouloir nous convaincre d’à quel point nous avons la liberté de penser et d’exprimer nos idées. Aussi longtemps que ces idées restent des idées, nous avons ces ”libertés”. À partir du moment où les gens commencent à mettre leurs idées en pratique et que celles-ci ne correspondent pas à l’ordre sécuritaire du statu-quo, la répression se fait ressentir et ces libertés s’estompe en une courte mémoire. Cela fait écho aux murs du centre de détention dans l’est de Toronto (G-20), aux chambres de torture de Pinochet, aux ruines de Varsovie et aux cimetières sablonneux d’Afghanistan. Les droits composants notre État démocratique sont des compromis qui nous sont offerts en échange de la paix sociale (l’absence de rébellion) et de notre obéissance face à ce système de misère. On veut à tout prix nous faire comprendre que c’est la police, les lois et l’État qui protègent nos droits. Pas de chance ; dès le moment où le pouvoir d’État est menacé, les droits sont rapidement supprimés. Pour calmer les émeutes britanniques, le gouvernement imposa des mesures d’exceptions. Le premier ministre Cameron ordonna aux policiers d’utiliser tout les moyens à leurs dispositions pour rétablir l’ordre. La loi était de leur coté. Lorsque l’ordre est transgressée, la démocratie devient tyrannique. On se croirait dans un film de science-fiction. Les flics symbolisent les limites du possible. Ils encadrent l’existant. Le droit joue un rôle moral, une mythologie de vérités auxquelles tous se réfèrent. Nous venons de démontrer que le droit est un concept qui peut, comme toutes formes de langage, changer de signification, d’application, de mandat, d’intérêt, de fin ou de justification selon les circonstances. Puisque nous voulons construire une lutte sérieuse contre l’État, la dépendance du droit devient une folie. Nous avons besoin d’autre chose.

La démocratie et le fascisme sont les deux cotés d’une même médaille, et celle-ci tourne selon le contexte social, politique, géographique et économique.

La répression dans l’ère des mesures d’austérité

Désormais, ce contexte change. Nous sommes dans l’ère des politiques d’austérité. Partout dans le monde, les gouvernements coupent dans les budgets alloués aux mesures sociales, aux emplois du secteur publique, à l’éducation et à la santé. Afin de gérer la crise financière globale, l’État-Providence, établit suite à la Deuxième Guerre mondiale, se rétracte progressivement pour laisser place à une gestion du privé. On fait primer l’intérêt économique avant tout, même dans des domaines qui jusqu’à présent, concernait les affaires publiques. En coupant dans les mesures sociales, l’État s’attend à devoir faire face à la révolte de toujours plus d’exclus et planifie ainsi son appareil répressif. L’austérité est un moteur qui influence les changements quant à la forme que prendra la répression. Une rage bien réelle se mijote chez un nombre croissant de personnes exploitées et de parias; chez ceux qui ont choisi de se battre pour la liberté et pour la destruction de se système-prison qui nous engloutit.

En tant qu’anarchistes, non seulement nous ne sommes pas surpris de ces développements, mais nous refusons de nous cacher derrière le voile de la justice pour clamer notre innocence. Quel rôle a l’innocence dans la guerre contre le capital de toute façon? Pour nous, la cours n’est pas un terrain de lutte où il est possible de gagner cette guerre. Si, parfois, quelques défenses ont du succès ici et là, nous refusons d’utiliser le discours de la loi. Dans un monde basé sur l’exploitation et la misère, nos désirs pour une libération totale seront toujours criminalisés. La loi a avant tout pour fonction le maintien de ce système. Notre lutte se pose contre le capital et contre l’État dans son entièreté, contre toutes ses manifestations dans nos quotidiens ; contre les flics et toutes autres formes sociales leur servant à maintenir leur pouvoir et contrôle. Alors que notre lutte prend forme et s’intensifie, cela ne fait que trop de sens de voir la police répondre de la sorte.

Comment peut-on répondre ?

La question pour nous est de réfléchir à comment répondre à cette répression.

Combien de gens détestent ce monde quadrillé? Combien de gens refoulent cette rage, croyant être seuls et impuissants? Un monde qui a besoin de prisons n’est pas le nôtre. Chaque flic symbolise la domination rationnelle des corps. Parce que nous imaginons mille autres choses et que nous avons des rêves, nous refusons de baisser la tête devant l’ordre et la loi. Notre puissance se trouve dans le fait que nous ne sommes pas seuls à étouffer et à vouloir combattre la source de cet étouffement. Le contrôle de nos vies augmente avec l’expansion de l’aliénation; des plans d’urbanisme lissés en bloc et où les recoins et les cachettes n’existent pas, nous sont imposés. Le capital nous fait la guerre pour s’approprier chaque centimètre de nos espaces, chaque muscle de nos corps et les idées dans nos têtes. Si nous refusons la colonisation par le capital, nous devons nous battre. Nous avons fait ce choix d’être en conflit, ensemble, face à ce système plutôt que d’attendre devant la télévision en croyant que le système s’effondrera de lui-même. Si les émeutiers de Londres ou de Paris ont choisi de prendre leur propre vie en mains, nous bouillonnons d’envie de faire de même.

C’est le moment de nous retrouver comme camarades de lutte et de nous organiser nous-même, en groupes affinnitaires, et MAINTENANT. Il nous faut créer se que nous voulons voir exister par nous-même car personne ne le fera pour nous. Nous devons développer nos pratiques en therme de communication, de créativité et de conflit. Le saut de l’idée à l’action n’est pas si grand.

Il est aussi temps de travailler sur nos différences et construire une solidarité critique entre nous, ne pas laisser l’État nous diviser pour des conflits ridicules. Cela ne veut pas dire que nous devons éfacer nos différences, ou que nous devons tous faire les chose ensembles, mais pouvons-nous au moin nous supporter?

Nous devons faire gaffe à ne pas nous faire prendre dans une guerre d’usure contre la police. Si nous ne restons que quelques-uns, nous ne pouvons éventuellement que perdre. La stratégie répressive de l’État canadien, tout comme celle de la France, des États-Unis, de l’Angleterre et de tout les pays dominants, est basée sur la théorie de la contre-insurrection permanente. Cette dernière évoque le besoin de réprimer chaque lutte sociale avant même qu’elle n’ait la chance de se répandre et de rejoindre une certaine masse critique. Notre plus grande force n’est donc décidément pas notre passion, notre colère ou ni même notre revanche, mais la possibilité que nos idées et pratiques se répandent dans ce baril de poudre à canon qu’est notre société.

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When they knock down your front door, how`re you gonna come?

A few reflections on GAMMA

Word on the street is, there’s a new police squad in Montreal called GAMMA – short for “Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes” – whose goal is to investigate and repress anarchist and marginal movements. The following is a series of reflections on this development from a few anarchists. Needless to say, it’s not meant to be representative, but is rather our own analysis of this situation, and can hopefully stimulate some discussion amongst our various circles.

We understand the GAMMA squad to be a sign of the state adapting its strategy not only to an increasing amount of attacks against it, but also to a broader context of increasing austerity, and therefore of potential rebellions to come. Its ultimate goal, of course, is the maintenance of social control, necessary for the preservation of this system.

Why GAMMA?

The new squad is part of the “Specialized Investigations” division of the SPVM, which is the umbrella group that has organized crime as one of its focuses. Taking a cue from how the police investigate street gangs, mafia, and the bikers, GAMMA has a mission to profile and accumulate information on the actions, interests, and lifestyles of people considered anarchist or marginal, and so specifically targets anyone who questions the dominant social order.

Why, then, a specialized squad to target anarchists? There are several reasons that we can think of. One the one hand, this is the state’s attempt at shaping the discourse around anarchist ideas and actions. By using the media to single out anarchists, the state tries to personify the anarchist as a dangerous terrorist and asks the population to become pre-emptive snitches in order to protect themselves from this supposed menace. An example of this sort of discourse put into practice is the citizen-snitches during and after the English riots this August, organizing vigilante squads, taking cell-phone photos, and calling in toll-free numbers to denounce the rioters. In casting the anarchist as “the dangerous other”, the specter of GAMMA hopes to draw a clear dividing line between those who are anarchists and will therefore be criminalized, and everyone else (who presumably doesn’t want to be criminalized) – a sort of classic divide and conquer, separate and box in. This is meant to discourage everyone else from getting any ideas about rebelling themselves, of identifying with the rebels, because they just may. Because in reality this line is a blurry one, and the desire to fight this social order is by no means unique to “the anarchists”, so in doing this the state is attempting to paint a line over already stormy, ever-shifting waters.

By creating a squad with this intention, the state is contributing to the maintenance of social control that capitalist society needs in order to function. In fact, it is physically impossible for the police to be everywhere at once – they can’t be everywhere all the time. They can try to get around this fact by installing all sorts of other technology of control – surveillance cameras on every corner, wiretapping phones, mapping out networks through facebook and twitter, store anti-theft detectors, ID cards, biometrics, collecting people’s DNA, x-ray machines at customs, flying drones over borders, the threat of prison – but the key element of social control is our own internalization of it, ie. the cop inside our head. It is the residue of the fear that they create. In the end, police squads like GAMMA accomplish as much through the ghost of their possible presence, as through their actual physical existence.

Of course, there is also a material logic to the creation of GAMMA. It appears to be a bureaucratic re-organization of police forces in order to more efficiently collect and process information about our struggles. They are focusing on anarchists and consolidating their databases to try to better understand patterns and draw links between distinct events.

Repression more broadly, and a rejection of the discourse of “rights”

GAMMA can only be understood by looking at the role repression plays more broadly. Repression has always been an integral part of the functioning of the state. Every state has at its foundation the monopoly on organized violence which it expresses through its laws, its police and its prisons. It therefore isn’t surprising to see the police trying to repress a struggle that has as its honest intention the total negation of the state.

Likewise, political profiling has always existed. Liberals like to boast about how we have freedom of speech, and that other one – freedom of thought. As long as ideas remain exclusively in the realm of just ideas, we have these “freedoms”. As soon as people start to put their ideas into practice, however, and when these challenge the dominant social order, repression suddenly makes itself felt and these freedoms fade into a quickly distant memory, echoed in the walls of the Toronto East detention centre, in Pinochet’s torture chambers, in the ruins of Warsaw, and in the sandy cemeteries of Afghanistan. The rights that constitute this democratic state are compromises that are offered us in exchange for the maintenance of social peace (ie the absence of rebellion) and our obedience in the face of this system of misery. Within the discourse of rights is implicit the need for the police, the laws and the state to exist, to protect them. In reality, however, as soon as state power is threatened, rights rapidly disappear. To quell the uprisings in England, the government imposed a state of exception. Prime Minister Cameron ordered the police to use all the tools at their disposal in order to reestablish order – to do whatever it takes. The law was on their side. As soon as order was transgressed, democracy turned tyrannical. It started to look like scenes from a science fiction movie. The police symbolized the limits of the possible. In our context, rights are often invoked in a moral way, a mythology to which people can refer to, the glorious constitution and such. We argue that rights are a concept that can, like all language, change its meaning, application, and intentions, and can be used or let go by the state depending on circumstances, as convenient. In building a serious struggle against the state, then, banking solely on our rights and throwing our lot in with that concept is a form of insanity. We need something else.

Democracy and fascism are two sides of the same coin, and it flips based on the social, political, geographic and economic context.

Repression in the austerity era

And the context is changing. We’re now full on in the era of austerity. Everywhere in the world, states are cutting their social and public sector policies, as well as their spending on public health, education, and social welfare. In order to deal with the current global financial crisis, the welfare state, established after the Second World War, is now being drawn back, with increasing privatization of whatever remains. By cutting social measures the State is also preparing to face the revolts of an increasing number of those exploited or excluded completely from the system, many of whose labor power has become redundant and who teeter around the service economy, trying to ink out a living. Austerity is the engine that is influencing the changing face and form that repression takes. Meanwhile, a real rage is simmering under this surface, and there are always those who chose to fight for freedom and for the destruction of this prison world that envelops us.

As anarchists, not only are we not surprised by these developments, but we refuse to hide behind the veil of justice to claim our innocence. What role does innocence play in a struggle anyway? For us, the courts are not the terrain of struggle on which we can win this war, even though we may have victories here and there. We refuse to use the discourse of the courts. In a world based on exploitation and misery, our desires for total freedom will always be criminal. The law’s main function is the maintenance of this system. Our struggle is against capital and the state in its entirety, and against all manifestations of this in our daily life, against the police and other forms and institutions that serve and reinforce the state’s power and control. As our struggles grow, develop, and intensify, it is not surprising that they will try to respond with greater repression.

How can we respond?

The question is, then, how do we respond ?

How many people hate this system? How many hide their rage, feeling isolated and alone? A world that needs prisons isn’t ours. Each pig is a symbol of rational domination over the body. Because we imagine a million other possible ways to live, and we have dreams, we refuse to bow our heads in front of the social order and its laws. Our power lies in the fact that we are not the only ones who are suffocating in this and who choose to fight it. The state’s control over our lives grows proportionally to the increase in people’s general sense of alienation. In the city, urban planning leads to a mapping of every inch of space, where there are less and less places to hide. Capital wages war on us by appropriating every centimeter of our space, every muscle of our bodies and the ideas in our heads. If we refuse to be colonized by this, we must find ways to fight it. We’ve made the choice to be in active conflict, together, in the face of this system rather than waiting in front of the television hoping that this system will collapse on its own. If the rioters of London, or those of the ghettos of Paris, or Egypt, or Greece, chose to take their lives into their own hands, we are surely capable of doing the same.

Now is the time to find each other as comrades in struggle, to self-organize. We need to create the things we want to see ourselves, because nobody will do it for us. We need to develop our practices in terms of communication, creativity, and conflictuality. The gap between ideas and action is really not that wide at all.

Now is also a time to work out our differences, and build a critical solidarity with each other, not letting the state tear us apart over petty conflicts. This doesn’t mean that we should erase our differences, or that we all have to work together, but we can still support each other.

Finally, we should be careful not to get cornered, or to get stuck in a war of attrition against the police. If we remain few, we will eventually lose. The repressive strategy of the Canadian state, similar to France, US, England and other dominant countries, is based on the theory of permanent counterinsurgency. This means that they must try to repress each social struggle in its infancy, before it has had a chance to grow or reach a certain critical mass.

Our greatest strength, then, is not our passion, nor our rage, nor even the sharpness of our revenge, but rather the possibility that our ideas and practices will spread to the powder keg that is this fragmented society.

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